Mouvement social en Guyane : la commande publique en cause

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La commande publique pourrait-t-elle être une voie de sortie à la crise sociale en Guyane ? Le président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF) de Guyane a fait ce constat à la veille de la grève générale du 27 mars 2017. Les chiffres de l’observatoire de la commande publique 2016 de l’observatoire départemental guyanais montraient pourtant une embellie qui pourrait être améliorée. Le recours à des outils permettant de flécher les retombées économiques sur les jeunes du territoire est juridiquement envisageable.

En liant croissance démographique et croissance économique à moyen-terme du département sud-américain, Stéphane Lambert, président du MEDEF Guyane, expliquait le soutien de son mouvement à une grève générale. Sans plus de dépenses publiques expliquait-il, pas de croissance ni d’emploi possible pour une immense majorité de guyanais.

Les chiffres du CERC, observatoire départemental guyanais de la commande publique, montrent qu’entre 2011 et 2015, le montant des appels d’offres réalisé a chuté de 30 %. En effet, de 482 millions d’euros en 2011, le montant des dépenses par la commande publique passée par appels d’offres a décru à 340 millions d’euros. La cause en est la baisse spectaculaire des appels d’offres en matière de logement, qui représentaient en 2015 moins du tiers de son montant en 2011.En 2016, le montant total des appels d’offres est fortement remonté en s’établissant à 421 millions d’euros. Est-ce pour autant le signe d’une embellie sur ce front nuageux ? La tendance à l’année est toutefois baissière, le quatrième trimestre marquant un recul très net par rapport au printemps.Au-delà des chiffres bruts, quels effets sur la population ? En termes d’emploi, le recul de la construction de logement depuis 2011 coïncide avec une baisse de 20 % des emplois du secteur de la construction depuis 2013.Le recours aux articles 91 de l’ordonnance relative aux marchés publics et 167 du décret d’application autoriserait les pouvoirs adjudicateurs à imposer que 30 % de la part minimale du nombre d’heures nécessaires à l’exécution du marché public soit exécutée par des jeunes locaux de moins de 25 ans.Sources :